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Édition spéciale – Rapport de Blakes sur les CA : hausse notable du nombre de femmes chefs de contentieux au sein des CA

22 avril 2021
Since we started the study in 2016, there’s been a 66 per cent increase in GCs on boards, and 75 per cent of that growth has been women.
Kathleen Keilty, Partner and Co-Author of the Board Report
Balado disponible en anglais avec retranscription en français ci-dessous.

Depuis la publication de notre tout premier Rapport de Blakes sur les CA : Occasions pour les femmes chefs de contentieux (le « Rapport ») il y a cinq ans, l’avancement des femmes chefs de contentieux aux postes d’administratrices a bien progressé. Cela dit, des progrès restent encore à faire. Dans cette édition spéciale de notre balado, nous discutons avec deux associées de Blakes, Kathleen Keilty et Stacy McLean, qui ont corédigé le Rapport avec l’aide d’Alison Jeffrey, conseillère senior, Initiatives stratégiques, et qui viennent nous faire part de certains constats encourageants tirés de l’étude et nous fournir quelques pistes d’amélioration.
 

Retranscription

Mathieu : Bonjour, je m’appelle Mathieu Rompré. Bienvenue à cette édition spéciale du balado Continuité de Blakes. Aujourd’hui, je suis accompagné de ma collègue Yula Economopoulos, qui est notamment la productrice de ce balado.
Yula : Merci, Mathieu. Je suis très heureuse de participer à cet épisode, un incontournable pour quiconque s’intéresse à la question de la diversité des genres au sein des conseils d’administration de sociétés.
Mathieu : En effet! Nous discutons aujourd’hui des résultats de la plus récente édition du Rapport de Blakes sur les femmes au sein des CA. Pour cette occasion, nous sommes accompagnés de Kathleen Keilty et de Stacy McLean, qui sont toutes les deux associées chez Blakes et ont corédigé le Rapport avec l’aide d’Alison Jeffrey, conseillère senior, Initiatives stratégiques.
[MUSIQUE D’INTRODUCTION]
Mathieu : Kathleen, les résultats du Rapport de Blakes sur les CA de 2020 indiquent une forte augmentation de la représentation des femmes chefs de contentieux au sein des conseils d’administration. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les progrès qui ont été constatés? Sommes-nous sur la bonne voie?
Kathleen : Depuis le début de l’étude en 2016, le nombre de chefs de contentieux siégeant aux CA de sociétés faisant partie de l’indice composé S&P/TSX a augmenté de 66 %, et l’arrivée de femmes chefs de contentieux dans ces CA représente 75 % de cette hausse. Parmi les 198 sociétés qui ont participé à notre étude, 154 ne comptent pas de chefs du contentieux parmi leurs administrateurs. Autrement dit, 70 % de ces sociétés n’ont pas de chefs du contentieux au sein de leur CA. Ce ne sont donc pas les occasions qui manquent.
Selon d’autres études qui ont été réalisées, le pourcentage que représentent les femmes dans les CA serait aussi faible que de 15 à 17 %.
Les occasions d’accroître la diversité sont vraiment loin d’être épuisées, entre autres sur les plans racial et ethnique, où d’importantes améliorations et des changements restent à faire.
Mathieu : Et quelle est, selon vous, la principale raison du revirement qui semble s’être amorcé et que vous avez mentionné précédemment?
Kathleen : Je ne pense pas qu'il y ait une seule raison à ce revirement favorable. Selon moi, il est dû à plusieurs facteurs. Par exemple :
  • il y a des mouvements sociaux à l’œuvre qui appellent à un changement systémique;
  • certaines caisses de retraite et agences de conseil en vote adoptent des lignes directrices sur le vote par procuration qui influencent la manière dont les émetteurs gouvernent leurs sociétés;
  • de nouveaux fonds d’investissement choisissent d’investir uniquement dans des sociétés qui atteignent certains objectifs ESG, ce qui a une influence sur le comportement de certains émetteurs qui souhaitent avoir accès à ces capitaux;
  • en 2019, la LCSA a exigé par règlements la divulgation publique des résultats des conseils d’administration sur ces fronts;
  • les bourses de valeurs ont instauré de nouvelles exigences qui ont elles aussi un impact.
Mathieu : Comme la proposition de valeur des chefs de contentieux est extrêmement intéressante, croyez-vous que les chiffres vont continuer d’augmenter?
Kathleen : Je crois que tous reconnaissent le fait qu’accroître la diversité au sein du CA est impératif pour les sociétés désormais, et que le faire génère des retombées positives. Pour atteindre un objectif en matière de représentation féminine dans le CA, il est tout naturel de regarder du côté des chefs de contentieux. Il y a là tout un bassin de femmes qualifiées qui peuvent contribuer à la diversité des CA. Elles ont de l’expérience en matière de gouvernance, elles comprennent les risques, elles connaissent aussi le cadre réglementaire complexe avec lequel les émetteurs doivent composer.
Qui plus est, elles ont de l’expérience dans la prise de décisions stratégiques et comprennent les aspects opérationnels d’une société. Ces femmes apportent beaucoup de valeur aux CA, et les gens le reconnaissent de plus en plus. Cette tendance va sans doute s’accélérer. D’autant plus que les femmes commencent à se mettre en avant et à manifester leur intérêt à l’égard de tels postes.
Bref, tous ces facteurs peuvent expliquer que nous voyons cette tendance à la hausse du nombre de femmes au sein des CA.
Mathieu : Certains diront que le thème de la diversité des genres a la cote en ce moment, mais la question se pose : est-ce que cela va durer?
Kathleen : Cela nous ramène aux facteurs dont j’ai parlé précédemment et qui entrent en ligne de compte ici. À partir du moment où votre accès aux capitaux dépend de vos initiatives en matière de diversité sexuelle et sociale, vous êtes tenté d’apporter des changements. Tant que l’accès à du capital sera restreint, je pense que nous devrions nous attendre à ce que cette tendance perdure à long terme, et ne soit pas passagère.
Yula : Stacy, y a-t-il certains secteurs d’activités où la présence des femmes est plus imposante que d’autres? Quels sont les secteurs d’activités qui auraient besoin d'un petit coup de pouce, selon vous?
Stacy : Les femmes chefs de contentieux sont surtout présentes au sein des CA des secteurs de l’énergie et des services bancaires/des assurances, ce qui n’est pas vraiment étonnant comme il s’agit de secteurs hautement réglementés. Il est intéressant de noter que les CA du secteur des matériaux sont ceux comptant le plus grand nombre de chefs de contentieux. Ce secteur arrive par ailleurs au troisième rang au chapitre de la présence de femmes chefs de contentieux au sein des CA.
Malgré ces belles victoires, il y a encore beaucoup d’occasions à saisir. Comme Kathleen l’a fait remarquer, 154 sociétés parmi celles qui ont participé à l’étude ont déclaré qu’elles n’avaient pas de chefs de contentieux au sein de leur CA, notamment toutes les sociétés des secteurs de l’hôtellerie et des loisirs, de la santé, des produits pharmaceutiques et des services de communication. 70 % des répondants n’ont pas de chefs de contentieux au sein de leur CA, les occasions d’amélioration sont donc nombreuses.
Quant au bassin de femmes chefs de contentieux qui feraient d’excellentes candidates aux postes d’administratrices, où les trouve-t-on? Le nombre de femmes occupant un poste de direction des services juridiques auprès des sociétés ouvertes canadiennes a bien peu progressé : seulement 36 % seraient des femmes (soit une augmentation de 4 % par rapport à 2019). La lenteur de cette progression est particulièrement frappante lorsqu’on tient compte du fait que près de 60 % des postes de direction des services juridiques ont été pourvus au cours des cinq dernières années et que les femmes ne représentent malgré tout qu’un tiers de ces postes.
Sur le plan sectoriel, on retrouve le plus grand nombre de femmes directrices des services juridiques dans les secteurs de l’immobilier, des services financiers et des biens de consommation cyclique. Fait intéressant, proportionnellement, il y a davantage de femmes directrices des services juridiques dans les secteurs des communications et des soins de santé, soit respectivement, 67 % et 57 %. Le secteur des technologies ne compte aucune femme au poste de directrice des services juridiques, ce qui peut expliquer l’absence de femmes chefs de contentieux au sein des CA dans ce secteur.
Yula : Merci, Stacy. C’est très intéressant. Quels conseils donneriez-vous aux femmes chefs de contentieux qui aimeraient se joindre à un CA, mais qui ne savent pas quelles mesures prendre pour y arriver?
Stacy : Premièrement, préparez et étayez votre proposition de valeur. Vous savez, ce fameux discours d’ascenseur, d’une à deux minutes, qui sert à expliquer pourquoi vous seriez un atout pour un CA. Deuxièmement, rédigez votre CV en fonction d’un poste dans un conseil d’administration. C’est différent d’un CV normal. Vous devez absolument faire valoir l’expérience que vous possédez et qui profiterait au CA. Faites les recherches nécessaires pour découvrir ce qu’il faut faire pour devenir membre d’un CA, que ce soit des conseils formels ou informels; toutes ces étapes feront la différence.
Ensuite, passez à l’action munie de ces deux outils. Faites connaître vos intentions à tous vos contacts, en interne et en externe, et continuez à développer et à élargir vos réseaux. Des occasions vont se présenter.
Soyez vraiment stratégique par la suite au moment d’étudier les meilleures occasions qui vous sont offertes avant d’accepter l’une d’elles. Être membre d’un CA, que ce soit celui d’une société à but lucratif ou non, demande du temps et de l’énergie pour bien le faire, et ce sont des engagements pluriannuels. Vous devez donc vous assurer de choisir un CA auquel vous êtes persuadée de pouvoir contribuer et où vous profiterez au mieux de vos fonctions.
Mathieu : Merci, Kathleen et Stacy. Chers auditeurs, si vous souhaitez obtenir un exemplaire du Rapport, visitez notre site Web à blakes.com. Pour en savoir plus sur nos initiatives en matière de diversité, visitez la page Diversité et inclusion de notre site Web.
Yula : D’ici la prochaine fois, prenez soin de vous et restez en sécurité.

À propos du balado Volume d’affaires de Blakes

Notre balado Volume d’affaires (anciennement Continuité) se penche sur les répercussions que peut avoir l’évolution du cadre juridique canadien sur les entreprises, et ce, dans notre réalité « post-COVID-19 » et dans l’avenir. Des avocates et avocats de tous nos bureaux discutent des défis, des risques, des occasions, des développements juridiques et des politiques gouvernementales dont vous devriez avoir connaissance. Nous abordons par ailleurs divers sujets qui vous importent et qui sont liés à la responsabilité sociale, comme la diversité et l’inclusion.

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