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Tendances mondiales récentes sur le plan de l’insolvabilité et de l’économie

23 février 2022

Au début de la pandémie, on craignait que le nombre de dossiers de faillite grimpe de 35 % en 2020 et en 2021. Or, bien que certains secteurs aient été durement touchés, cette crainte ne s’est jamais matérialisée au Canada et aux États-Unis – possiblement en raison des mesures de soutien considérables qui ont été mises en œuvre par les gouvernements. Or, l’avenir ne semble pas tracé pour autant, puisque selon les prévisions d’Allianz Research, les procédures de faillite augmenteront de 15 % en 2022, alors que la croissance économique mondiale affichera un recul d’entre 5,5 % et 6 %.

Voici cinq tendances clés qui pourraient avoir une incidence sur les procédures de faillite cette année, selon les données publiées par la Banque mondiale :

  1. Dette mondiale. Au début de la pandémie, on estimait la dette publique et la dette privée mondiale à environ 200 T$ US. Aujourd’hui, ce montant s’élève à 265 % du produit intérieur mondial. Du reste, le rythme de la reprise des économies avancées semble plus robuste que celle des économies émergentes.

  2. Inflation mondiale. En date d’octobre 2021, le taux médian d’inflation mondial s’élevait à 4,6 %, soit une hausse de 1,5 % par rapport à mai 2021. Au Canada, le taux d’inflation s’établissait à 4,8 % en décembre 2021. Même s’il reste de l’espoir, rien ne garantit que l’inflation régresse cette année. La demande continue de s’accroître, l’offre demeure restreinte et les coûts continuent d’augmenter, ce qui laisse présager une suite moins favorable.

  3. Réforme en matière d’insolvabilité. En 2021, la Banque mondiale et INSOL International ont mené un sondage auprès de 75 pays. Parmi les répondants, 71 ont indiqué avoir entrepris une certaine réforme de leurs lois sur l’insolvabilité lorsque la pandémie a frappé en 2020. Plus de la moitié ont par ailleurs affirmé que cette réforme visait notamment à retarder le dépôt des dossiers de faillite. En outre, de 25 % à 35 % des répondants avaient un accès limité aux tribunaux pour traiter les différends d’ordre financier. Quoi qu’il en soit, il y a eu plus de réformes en matière d’insolvabilité au cours des trois derniers trimestres de 2020 que dans l’ensemble des trois années qui ont précédé la pandémie.

  4. Impact sur les femmes. La pandémie a eu une incidence disproportionnée sur les femmes. Les postes habituellement occupés par des femmes étaient environ deux fois plus vulnérables face à la crise que ceux généralement pourvus par des hommes. Les femmes représentent 40 % de la main-d’œuvre mondiale, mais elles ont subi 50 % des pertes d’emplois. Qui plus est, les entreprises appartenant à des femmes ont été moins susceptibles de recevoir de l’aide financière dans le cadre des programmes mis en place par les gouvernements et plus susceptibles d’observer un repli dans leurs ventes.

  5. Nombre d’heures travaillées à l’échelle mondiale. Depuis le début de la pandémie, environ 10 % des heures travaillées à l’échelle mondiale (250 millions d’emplois à temps plein) ont été retranchées, et cette réduction a particulièrement touché les postes occupés par les jeunes. Au moment d’un sondage réalisé par la Banque mondiale auprès de 80 pays en vue de prendre le pouls des entreprises (Business Pulse Survey), la moitié des microentreprises sondées s’attendaient à être en souffrance dans les six mois à venir, comparativement à un tiers pour les grandes sociétés, et environ 85 % des microentreprises enregistraient une diminution de leurs ventes mensuelles au cours des 12 derniers mois, par rapport aux chiffres d’avant la pandémie.

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