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F&A de sociétés fermées : le point sur ce que nous réserve 2020

27 mai 2020

Il y a quelques mois, dans notre numéro de février 2020 de Cinq points, 5 minutes, nous notions que la croissance annuelle de la valeur totale annuelle des opérations de F&A de sociétés fermées ne montrait aucun signe d’essoufflement. Comme les choses peuvent changer rapidement! L’éclosion de la COVID-19 a entraîné un ralentissement important du marché des F&A de sociétés fermées au Canada pendant le deuxième trimestre de 2020. Si des parties continuent de s’engager dans des opérations, le rythme et le volume de celles-ci ont clairement baissé car, en ce moment, les acheteurs consacrent leurs efforts à la santé de leur entreprise existante, tandis que les vendeurs ont fait marche arrière, espérant une certaine forme de stabilisation, voire de rétablissement, du marché.
 
Au moment où les différents territoires canadiens entament les phases initiales de la relance de l’économie, nous tenons à vous faire part de certaines tendances que nous allons surveiller de près dans les prochaines semaines et les mois à venir, lesquelles pourraient avoir une incidence sur votre entreprise. Pour en savoir davantage sur le marché canadien des F&A de sociétés fermées, écoutez l’épisode 6 de notre balado Continuité (en anglais seulement), où nous abordons les tendances actuelles du marché, dont les suivantes :
 

  1. Investisseurs américains : Il est bien connu que les fonds de capital-investissement américains disposent de réserves considérables, prêtes à être déployées n’importe quand. Leurs réserves sont bien plus importantes que celles des fonds de capital-investissement canadiens. En nous fondant sur notre base de données sur les opérations (dont les données nous ont servi pour préparer notre Étude sur les opérations de capital-investissement au Canada), nous constatons que le nombre d’acheteurs provenant des États-Unis n’a cessé d’augmenter au cours des trois dernières années. Avec la stabilisation des marchés et la reprise des opérations, il sera intéressant de voir si la recherche d’occasions et le déploiement de capitaux entraineront une hausse encore plus marquée des investissements américains au Canada.
  2. Vérifications diligentes : Nous remarquons déjà – et prévoyons que cette tendance se maintiendra – un recours plus minutieux à la vérification diligente juridique, financière et commerciale, particulièrement dans le cas de nouveaux examens liés à la COVID-19. Les acheteurs veulent savoir à quel point les cibles ont bien supporté la suspension actuelle des activités, si leurs chaînes d’approvisionnement ont tenu le coup, comment leurs perspectives du point de vue de la demande ont été touchées et si les cibles sont en bonne position pour faire face aux conséquences potentielles d’une seconde vague d’infections, voire d’une troisième. Les vendeurs proactifs qui envisagent de se mettre sur le marché à court terme doivent s’attendre à fournir de telles réponses et devraient donc réunir et préparer l’information à l’avance afin de favoriser un processus de vérification diligente rapide. De cette façon, ils éviteront de laisser traîner inutilement le processus de vente et de risquer ainsi de voir de nouveaux événements défavorables enrayer le processus.
  3. Clauses d’indexation : Un mécanisme peu utilisé dans le cadre des F&A (seulement 12 % des opérations visées par la deuxième édition de notre Étude sur les opérations de capital-investissement au Canada) a connu un regain de vie au cours des derniers mois. Les évaluations donnent souvent lieu à des désaccords entre les acheteurs et les vendeurs, et la recherche d’un terrain d’entente est encore plus compliquée lorsque les perspectives économiques laissent place à de l’incertitude et donnent lieu à des prévisions qui varient énormément. Le marché favorable aux vendeurs des dernières années a poussé les opérations vers des sorties sans engagement, ou presque. Par ailleurs, les clauses d’indexation, qui font en sorte qu’aussi bien les acheteurs que les vendeurs ont un intérêt dans les activités postérieures à la clôture de la cible, sont largement incompatibles avec une telle sortie. Cela dit, en raison des importants écarts d’évaluation entre les acheteurs et les vendeurs, les clauses d’indexation offrent aux parties une façon de réduire ces écarts et de réussir à conclure une entente. Par conséquent, nous prévoyons de voir de plus en plus de clauses d’indexation à court et à moyen terme, du moins jusqu’à ce que les perspectives économiques soient moins exposées à des fluctuations.
  4. Financements : En ces temps incertains, il n’est pas surprenant de constater que le financement par emprunt n’est pas aussi disponible qu’il ne l’était il y a quelques mois à peine. Les acheteurs devraient donc, selon nous, avoir recours la plupart du temps à des plans de financement structurés et créatifs (parfois même en collaboration avec les vendeurs) afin de financer leurs acquisitions.
  5. Regroupements : Avant la pandémie de COVID-19, nous nous attendions à des regroupements et à la contraction du marché de l’industrie du cannabis. Cependant, les pressions exercées par la pandémie semblent avoir provoqué une accélération des activités de regroupement. Nous prévoyons également des regroupements ainsi que des stratégies de fusion dans le secteur des soins de santé. En effet, les professionnels de la santé voudront sans doute profiter plus qu’avant de la sécurité offerte par une participation à une grande plateforme de pratique regroupant de nombreux sites.

Vous avez plus de cinq minutes? Communiquez avec Howard Levine ou Rory ffrench, ou un autre membre de notre groupe Fusions et acquisitions pour en savoir plus.